NOU LÉ KAPAB

Association loi 1901, créée en 2009 (contact@noulekapab.com)

« Nou lé kapab dan nout péi ! »

Devant plusieurs centaines de dockers et militants du Parti Communiste Réunionnais, Danio Ricquebourg, délégué syndical CGTR de la SERMAT a salué la mobilisation improvisée par le PCR. Devant l’entrée du Port Est, une foule est venue en signe de solidarité à la grève que le personnel de la SERMAT mène depuis quinze jours.

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« On va assurer et on va gagner cette bataille »

Présidé par Michel Séraphine, le meeting a été l’occasion pour le PCR, le Parti de Gauche et l’AJFER-Nou Lé Kapab de dénoncer l’attitude du patronat envers le personnel : « On ne va pas s’agenouiller et demander pardon aux gros blancs. On va assurer et on va gagner cette bataille », a affirmé Danio Ricquebourg.

Depuis quatorze jours, le personnel du Groupement d’Intérêt Economique (GIE) SERMAT est en grève suite aux annonces de la direction du licenciement de 19 personnes et l’envoie de la maintenance à la société Kalmar. Munie d’une étude démontrant les économies pouvant être faites par la SERMAT et les possibilités de conserver les emplois et de réintégrer la maintenance, la direction a refusé, laissant trainer les choses.

Jouant sur un pourrissement de la situation, mardi 14 mai, la fédération CGTR Ports et Docks organise après sont assemblée générale, un meeting visant à expliquer les raisons de la mobilisation et annonçant la fermeture du Port. Dès lors, la situation du personnel de la SERMAT est devenue un problème global d’emploi à La Réunion : « Il s’agit de la dignité des Réunionnais » et « permettre aux Réunionnais capables de travailler dans le pays ». 

À cette occasion Gilles Leperlier de l’Alliance des Jeunes pour la Formation et l’Emploi à La Réunion-Nou Lé Kapab a rappelé les discriminations subies par les Réunionnais dans les secteurs public et privé et a appelé à la mobilisation le 20 mai parce que « la situation n’a que trop durée. Nou lé kapab dan nout péi ! ».

Respecter les droits des travailleurs réunionnais

Deux jours plus tard, après des négociations tendues, Danio Ricquebourg a annoncé jeudi 16 mai que la direction voulait des excuses pour les propos tenus dans la presse. Ce dernier a affirmé que « je ne m’excuserais pas. Je suis dans mon pays, c’est à eux de faire des excuses aux 300 dockers. Le préfet nous a fait une offre minimum, internalise sans condition. Alors à 17h, on a dit le combat est devenu celui de toute La Réunion, avec la présence des politiques, pour le respect des Réunionnais et des jeunes ».

Ce dernier a indiqué « comment expliquer à un jeune qu’il peut avoir des diplômes, mais qu’il ne trouvera pas de poste parce qu’il est fait pour exécuter et recevoir des ordres ».

Danio Ricquebourg a réitéré la demande faite auprès de la direction de la SERMAT, de la Direction du travail et du préfet : le respect dû aux travailleurs réunionnais. « Nou lé kapab, les jeunes formés à La Réunion ont relevé le défi d’être formé et capable. On n’est pas seulement fait pour les petits postes. On a gagné, on a appris, on peut leur dire merci et au revoir ». 

Pour conclure, le syndicaliste a affirmé à l’assistance « on n’est plus tout seul. On va résister. Les dockers sont une grande famille, aujourd’hui, nous tous, on est ensemble pour gagner cette bataille ». 

De son côté, Michel Séraphine a dénoncé les propos d’Ibrahim Patel, qui a « redoré son blason après avoir raté le port et l’aéroport. Il soutient le patronat qui ne l’a pas soutenu lors des élections de la Chambre de Commerce et de l’Industrie. Qu’il n’oublie pas que les élections, c’est pour bientôt. Nous avons entendu un discours démagogique. Le combat de Danio et de la SERMAT est un exemple ».

L’assistance a entonné l’Internationale pour conclure le meeting et à partir de là, « chacun est face à ses responsabilités » comme l’a déclaré plutôt le sénateur Paul Vergès. Le délai donné par les participants de ce meeting court jusque dimanche soir.

Témoignages - 17 mai 2013

 

Interventions

 

La solidarité de la jeunesse en lutte.

Intervention de Gilles Leperlier lors du meeting face à une situation d’urgence, organisé jeudi 16 mai devant l’entrée du Port-Est à La Réunion.

 

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« Encore une fois, comme mardi, l’AJFER-Nou Lé Kapab apporte son soutien au combat mené ici depuis douze jours. C’est un combat juste et exemplaire pour La Réunion. Un combat pour que les Réunionnais, qui sont capables et compétents, aient un emploi à La Réunion.

La Réunion a le plus fort taux de chômage de France et d’ailleurs, des familles se sont sacrifiées pour envoyer leurs enfants faire des études et avoir des diplômes et aujourd’hui ils sont à terre, alors que des postes sont disponibles. Ça a trop durée, public ou privé, la situation est pareille. Arèt èk sa.

Nous serons toujours là avec vouspour mener la lutte pour l’emploi des Réunionnais. Quand, on a mené la lutte à la centrale EDF au Port, avec vous, on a bataillé pour bloquer la venue de personne de l’extérieure, parce que des Réunionnais étaient formés et disponibles pour occuper les postes.

Les Réunionnais sont capables dans leur pays, ensemble on doit mener la lutte. Je profite pour inviter tout le monde à venir le 20 mai devant la préfecture, ensemble on va gagner. Nou lé kapab dan nout péi ! »

 

  • Henry Hippolyte (adjoint au maire du Port)

« Je suis présent aujourd’hui en tant qu’élu, mais pas seulement comme Portois, fils de travailleur de l’enceinte portuaire pour apporter mon soutien au combat des travailleurs. Comment peut-on entendre qu’on forme des Réunionnais, mais qu’on fait venir de l’extérieur des gens pour travailler. Le 20 mai sera la journée pour la priorité à l’embauche des Réunionnais. Je me réjouis, car c’est le même combat que ce soir. Ce sont les Réunionnais formés qui doivent laisser la place ? Cette ville est née à partir du Port, à partir de là, il faut le respect des dockers et des travailleurs. Il faut arrêter de dire que les dockers bloquent les Réunionnais et les travailleurs, ce sont les patrons qui doivent lâcher du lest. Ils doivent nous écouter. Tous ensemble, larg pas le corps, tien bon ensemb ». 

 

  • Roland Robert (maire de La Possession)

« Nous sommes tous derrière vous. Notre place est d’être avec les travailleurs. Nous sommes prêts à faire encore de nombreux jours de grève, si nos revendications ne sont pas admises par le patronat et le préfet. Nous devons tous nous réunir aux côtés du personnel de la Sermat et de tous les dockers. Vous pourrez compter sur nous, nous serons tout de votre côté ».

 

  • Jacqueline Cazeau (adjointe au maire de Sainte-Suzanne)  

« Au nom de la commune de Sainte-Suzanne, je tiens à apporter tout notre soutien et toute notre solidarité aux personnels de la SERMAT, aux dockers qui mènent la lutte depuis plus de 12 jours pour préserver leur outil de travail et pour l’emploi à La Réunion. La Réunion, terre de lutte, c’est tout naturellement que Sainte-Suzanne lé à vos côtés aujourd’hui. Le combat que zot i mène est un combat juste, un combat qui concerne toute la population réunionnaise. Aujourd’hui, zot i mène une bataille contre les monopoles, contre ceux qui veulent continuer l’exploitation de La Réunion au détriment des Réunionnaises et des Réunionnais. Partout, nous devons combattre ces injustices ! La situation n’est plus tenable, nou exige d’être vigilant et de mener la lutte ».

 

  • Yvan Dejean (adjoint au maire de Saint-Louis)

« Nous sommes venus apporter notre soutien et annoncer la tenue d’un meeting à la Rivière Saint-Louis en signe de solidarité avec les travailleurs en lutte contre ceux qui veulent les écraser. En 350 ans d’existence, le peuple réunionnais a toujours été colonisé et mené des batailles pour ses droits : contre l’esclavage, contre les monopoles. Ce soir montre que les Réunionnais ne s’écraseront jamais. Jamais le peuple réunionnais ne va se courber. La situation a des conséquences sur toute La Réunion, celle-ci est due à l’intransigeance d’un patron, responsable de tous ces problèmes économiques. Au préfet de trouver la solution, ensemble la lutte doit continuer ».

 

  • Jean-Hughes Savigny (Front de Gauche)

« Il était temps de revenir au marxisme et de répondre au patronat qui a les allégeances du gouvernement, avec dernièrement l’Accord national interprofessionnel qui donne tous les droits aux patrons de licencier, de baisser les salaires et aujourd’hui ils demandent encore. Ils ne peuvent pas venir ici et tout prendre. C’est pour cette raison qu’il faut les crocs contre les escrocs ».

Témoignages - 17 mai 2013 

 

 

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