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Les étudiants travailleront un mois de plus

Par Natacha Polony, mercredi 18 août 2010, Le Figaro, lien

 

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Les étudiants pourront profiter de séquences de remise à niveau lors des prérentrées. Crédits photo : AFP

Après la réorganisation des rythmes universitaires, l'année commencera plus tôt et s'achèvera plus tard. 

On connaissait l'année scolaire française, plus brève que celle des autres pays européens. La conférence sur les rythmes scolaires mise en place par Luc Chatel au mois de juin a pour mission d'y remédier. Le ministère de l'Enseignement supérieur, lui, s'est penché sur l'année universitaire, sa rentrée fin septembre ou début octobre et ses partiels début juin.

Dans le cadre du plan Réussir en licence, lancé en 2007 par Valérie Pécresse, la réorganisation des rythmes universitaires doit permettre d'améliorer les conditions de vie des étudiants tout en uniformisant les calendriers des différentes filières. Mais, surtout, cette réorganisation est un préalable à la mise en place du dixième mois de bourse, promesse formulée en décembre 2009 par le président de la République dans le cadre du plan Agir pour la jeunesse.


Jusqu'à présent, environ 70% des étudiants, notamment en classe préparatoire ou en IUT, voyaient leur année s'étaler sur neuf mois et demi, ou même dix mois, alors que les bourses n'étaient versées que sur neuf mois. Dans les cursus de lettres et sciences humaines, au contraire, l'année est traditionnellement plus courte. Après une concertation avec les présidents d'université, un cahier des charges a donc été envoyé par le ministère à tous les établissements supérieurs pour leur demander de faire voter une résolution par leur conseil d'administration avant l'été. À ce stade, le ministère de l'Enseignement supérieur analyse les remontées des votes des conseils d'administration pour déterminer quels ont été les choix des universités en matière de prérentrée et d'organisation du cursus et des examens.


«Cette refonte des rythmes universitaires est une occasion de développer des outils méthodologiques pour les étudiants, explique-t-on au ministère. Les prérentrées peuvent servir à des séquences de remise à niveau, et l'allongement de l'année universitaire laisse davantage de place pour des stages ou des modules d'insertion professionnelle.» Ainsi, l'université de Picardie organise sa rentrée à partir du 6 septembre (elle avait lieu le 14 septembre en 2009). Les activités de prérentrée comprennent un accueil par les équipes de direction, une présentation des aides et des services offerts aux étudiants, une visite des locaux, une présentation par petits groupes de la ­méthodologie universitaire, l'organisation de tests, la possibilité de se voir attribuer un tuteur…

Une véritable pause déjeuner

À Nancy-II le même système d'accueil a été mis en place, avec notamment des étudiants tuteurs spécialisés, chargés de guider les nouveaux arrivants dans des domaines tels que l'informatique, la méthodologie ou l'accès aux données documentaires. «Nous avons également travaillé sur le calendrier des examens, explique l'administration de l'université. L'Unef était opposée à un positionnement de la deuxième session de rattrapage dès le mois de juin pour libérer le mois de septembre. Nous avons finalement fait passer cette disposition avec des semaines de révision et de soutien entre les deux sessions.»


Autre cheval de bataille du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, la possibilité pour les étudiants de bénéficier d'une véritable pause déjeuner, avec, si possible, un étalement des horaires pour éviter les queues interminables dans les restaurants universitaires. «C'est une survivance du passé, déplore-t-on au ministère, les cours sont souvent concentrés sur quelques journées pour arranger les enseignants qui ont d'autres activités. Les étudiants se retrouvent donc avec des journées interminables, et sans pause.» L'idée est donc de garantir une heure en milieu de journée, échelonnée suivant les ­niveaux, et la limitation à quatre heures de la durée d'enseignement sans pause.


Enfin, des cursus spécifiques doivent être aménagés pour les étudiants handicapés, élus ou sportifs de haut niveau. Autant de dispositions qui doivent permettre aux étudiants de travailler plus sereinement.

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