NOU LÉ KAPAB

Association loi 1901, créée en 2009 (contact@noulekapab.com)

Les élus reprendraient bien plus de service civique...

240 services civiques ont été distribués aux jeunes réunionnais en 2010. Les élus ont appelé Martin Hirsch, président de l’Agence du service civique à en débloquer dix fois plus.

 

L-ancien-secretaire-d-Etat-des-Solidarites-actives-a.jpgLe service civique c’est très bien, mais il en faut dix fois plus pour la jeunesse réunionnaise malmenée. Voila en quelques mots ce qu’il est ressorti de la rencontre entre Martin Hirsch, président de l’Agence du Service Civique et Nassimah Dindar, présidente du conseil général qui s’est tenue, hier, au Palais de la Source devant un parterre d’élus, de représentants d’associations et de jeunes. Cette rencontre a permis à l’ancien secrétaire d’État des Solidarités actives de signer avec le Département, un protocole d’accord précisant “les modalités de mise en œuvre du service civique”. Instauré en 2010, le dispositif vise à combler “une faille béante” engendrée par l’abandon du service militaire, puis du service civil. Le service civique se présente comme “un engagement citoyen, une première expérience”, “un espace pour l’engagement des jeunes”, “une manière de vivre son rapport à la Nation”. Le dispositif, œuvrant au renforcement de la cohésion nationale et de la mixité sociale, vient en complément d’autres tels que l’école de la deuxième chance ou les contrats d’insertion…

 

Concrètement, il s’agit de recréer du lien social avec cette génération néant (les 16-25 ans) qui devra trouver sa place dans une société où l’emploi est devenu un luxe, en lui prposant un contrat de travail d’intérêt général rémunéré d’un an. À La Réunion, la jeunesse constitue une vraie bombe à retardement. La jeunesse de moins de 20 ans représente 35 % de la population insulaire. Plus d’un jeune Réunionnais sur deux se retrouvera au chômage, qu’il soit diplômé ou non. Et près de 30 % d’entre eux sortent du système scolaire sans maîtriser la lecture et le calcul élémentaire. Leur frustration, dans une société de consommation immature, est énorme

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REDONNER UN PEU D’ESPOIR

 

Le service civique est la réponse à laquelle nombre d’élus s’accrochent pour “revaloriser” et redonner un peu d’espoir à la jeune génération 974 “désenchantée”. En 2010, ils sont 240 à avoir bénéficié du dispositif dans l’île. Hier, Ibrahim Dindar, vice-président du conseil général, Jean-Pierre Técher, président du Collectif contre l’Exclusion et Gilbert Annette, maire de Saint-Denis, ont tous les trois souligné que cela faisait peu comparé “au drame du chômage”. Environ 2 000 jeunes demandeurs d’emploi pourraient espérer en bénéficier. En 2010, ils étaient presque 1 000 à avoir formulé une demande. Même problème en métropole où 15 000 contrats sont ouverts pour 40 000 demandes. “C’est de l’emploi jeune très light”, a vertement critiqué le maire socialiste de Saint-Denis.

 

Martin Hirsch, en visite dans l’île depuis samedi, n’est pas venu “raconter des fariboles”. “On ne satisfera pas tout le monde, a-t-il dit simplement. L’ancien membre du gouvernement Fillon a reconnu qu’il fallait “augmenter l’offre plus rapidement ici qu’ailleurs” tout en prenant aussi le soin de faire de la qualité pour que les jeunes ne soient pas “déçus” à l’arrivée. La convention signée, hier, devrait améliorer la situation. Outre l’offre proposée par l’État, le Département peut aussi se porter volontaire pour être agréé à proposer davantage de services civiques. Nassimah Dindar en rêve même si elle a martelé vouloir vendre de la responsabilité, la culture de l’effort, la créativité et l’esprit d’entreprise”. Enfin tout sauf ce qui, aux yeux de certains, pourrait encore passer pour un dispositif d’assistanat inutile

 

Yoann Guilloux, Journal de l'île, ardi 22 février 2011, lien

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