NOU LÉ KAPAB

Association loi 1901, créée en 2009 (contact@noulekapab.com)

La répression sera-t-elle la seule réponse aux revendications de la jeunesse Réunionnaise ?

devant-la-prefecture-avant-le-rendez-vous.jpg8h30, mardi 19 Janvier 2009, nous nous donnons rendez-vous à l'Etang-Salé afin d'aller porter nos revendications au chef de l'Etat.

 

Nous avons réservé un bus que nous ornons d'affiches portant notre revendication principale: « Priorité à l'embauche des Réunionnais ».

 

Après avoir été immobilisés par les forces de l'ordre la veille, nous n’avons que peu d'espoir quant à la distance à laquelle nous allions pouvoir approcher le président.

 

Aux alentours de 9h, direction la ferme photovoltaïque où Nicolas Sarkozy doit se rendre afin de l'inaugurer. Les gendarmes nous attendent de pied ferme depuis l'échangeur qui mène à la ferme. Nous nous arrêtons afin d'effectuer une distribution de tracts au niveau du parc Exotica. Très vite, nous sommes priés de quitter les lieux : « Toute distribution de tracts sans autorisation est interdite sur cet axe durant toute cette journée ». Nous quittons donc les lieux, suivis par la police.

 

Après cela, nous avons eu l'interdiction de redescendre par Pierrefonds, restant immobilisés par les forces de l'ordre, plus d'une heure à quelques kilomètres de la ferme. Après des négociations, nous avons pu rejoindre la zone industrielle N°3, les policiers nous interdisant cependant de nous rendre sur Saint-Pierre et le Tampon.


 à la sortie de la délégation

Nous sommes de nouveau arrêtés par la police au niveau d'une station à proximité de la quatre voies, dans la zone industrielle. Nouvelle immobilisation donc, et ce, jusqu'à ce que le président de la République se rende au Tampon, et ce, même si nous avions fait savoir aux forces de l'ordre que nous allions direction Saint-Denis c’est-à-dire dans la direction opposée à celle de Nicolas Sarkozy. Durant ce temps, on nous interdira même de descendre du bus pour nous rendre aux toilettes de la station située à quelques mètres…


Le président quittant la ferme photovoltaïque en direction du Palm, on nous donne alors l'autorisation de quitter les lieux pour Saint-Denis, suivi - une fois n'est pas coutume, par les forces de l'ordre.


Direction la préfecture où nous avons rendez-vous pour une audience avec un des conseillers de Nicolas Sarkozy.


Arrivés avec un peu d'avance, nous effectuons une distribution de tracts sur le Barachois où nous recevons, de la part des automobilistes un accueil des plus favorables.

 bus-immobilise-a-proximite-de-la-4-voies-par-les-policie.jpg


Concernant notre audience, le conseiller a précisé dès notre arrivée qu'il était là pour nous écouter et qu'il transmettrait « exactement ce qu'on lui dira au président ». Il a ainsi qualifié notre mot d'ordre pour la priorité à l'embauche des Réunionnais comme « légitime ». Un représentant du pôle emploi était aussi présent et a confirmé les chiffres faisant état du chômage à la Réunion, à savoir un jeune un sur deux. Par ailleurs, en ce qui concerne notre demande d'étude sur l'état de la situation en matière d'emplois, d'occupation de postes et de recrutement à La Réunion, le conseiller nous a informé qu'il fera « tout son possible ».


La thématique des concours nationaux et notamment de leur passage à La Réunion a été abordée. Nous lui avons fait part de notre point de vue, à savoir qu'il était primordial de tous les délocaliser (pas seulement les concours élitistes) afin d'assurer une meilleure égalité des chances. En réponse, il nous a fait savoir que cette question pouvait être pilotée par l'Etat et que des efforts pourront et devront être faits.


Cependant, au terme de cette rencontre, même si promesse il y a eu de transmettre l'ensemble de nos revendications au chef de l'Etat, nous sommes aujourd'hui, encore et toujours dans l'attente. Or, les constats sont connus de tous, il nous faut maintenant des actes. Nous sommes à chaque rendez-vous écoutés mais nous constatons avec regret, une méconnaissance totale des dossiers dont les thématiques sont connues d'avance et une absence d'annonces concrètes. Nous attendons encore un retour et espérons du concret.

 

Après l'audience, c'est sur le Boulevard Sud, alors embouteillé que nous nous arrêtons pour une nouvelle diffusion de tracts.

 

Enfin, nous nous rendons à la manifestation au rond point de la salle Candin où nous étions attendus. Attendus certes par les manifestants mais aussi par les forces de l'ordre, devenus durant ces deux jours nos plus proches interlocuteurs. Après les menaces de charger la foule, ils passent à l'acte. Lacrymogènes, coups, lâchage des chiens, … touchant l'ensemble des manifestants parmi lesquels des enfants, des jeunes, des syndicalistes, des journalistes. Les forces de l'ordre viendront même à empêcher les militants de rejoindre le bus.

 

Voilà, quelle fut, la réponse finale du président de la République, à la jeunesse soucieuse de son avenir.

 

Au nom de toute l’équipe de l’AJFER,

Gilles LEPERLIER

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