NOU LÉ KAPAB

Association loi 1901, créée en 2009 (contact@noulekapab.com)

L’union autour du tram-train

Le collectif Nounout tram avait choisi le pont de la Rivière des Pluies entre Sainte-Marie et Saint-Denis pour interpeller l’opinion. Équipé dès sa construction d’un emplacement permettant le passage du tram-train, le lieu est emblématique. Dans ce combat, le collectif dirigé par le Saint-Pierrois Krishna Damour a été rejoint par Agir pou nout tout représenté par Jean-Hugues Ratenon, l’Alliance des jeunes pour la formation et l’emploi à La Réunion (AJFER) de Gilles Leperlier, et le syndicat Vigilance terrassiers Réunionnais, par les entrepreneurs Hermann Élise et Gérald Orlando.

 

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Les représentants de Nounout tram, Agir pou nout tout, l’AJFER et le VTR, ont affirmé avec force que le tram-train se fera. (photo Imaz Press Réunion)

 

Lors d’une rencontre hier avec la presse, les représentants de Nounout tram, Agir pou nout tout, l’AJFER et le VTR, ont affirmé avec force que le tram-train se fera.

Krishna Damour a d’emblée souligné que le tram-train était « au-delà des clivages politiques ». « Maintenant que nous sommes en-dehors des échéances électorales, le débat sur le tram-train ne doit plus être pollué par des polémiques. Nous pouvons maintenant en débattre sur des bases objectives et saines ».

«  Sommation de responsabilité  »

Le porte-parole de Nounout tram a rappelé les enjeux de ce grand projet réunionnais. Dans une île où la circulation approche du « coma circulatoire », le tram-train fournit une réponse écologique et populaire à l’insoluble problème des transports à La Réunion.

Sur le plan de l’emploi, Krishna Damour a rappelé que 6.000 emplois directs et indirects étaient liées à la réalisation des travaux. Leur arrêt brutal a des conséquences humaines et financières très graves : en-dehors de l’emploi, Nounout tram a rappelé que 200 personnes ont d’ores et déjà expropriées, et que les Réunionnais devront payer plus de 300 à 500 millions d’euros de pénalités au groupe d’investisseurs si l’annonce de Didier Robert prend un caractère définitif.

« Lorsqu’un projet présente des enjeux aussi importants, il doit faire l’objet d’une continuité qui transcende les clivages politiques. La population ne pourra plus admettre qu’à chaque nouvelle mandature, il y ait une démolition systématique des projets puisque ce gaspillage immense coûte aux contribuables ». « Le projet de tram-train dans sa globalité de l’Est au Sud est un projet qui répond la sommation de responsabilité que nous adresse l’avenir », a-t-il déclaré, appelant à la mobilisation.

«  Une chance exceptionnelle pour la jeunesse  »

Gilles Leperlier a rappelé le handicap que le problème du transport fait peser sur les jeunes travailleurs. « Dès son entrée sur le marché du travail, le jeune doit posséder son permis pour avoir une chance minimale de trouver un emploi », a-t-il rappelé. Pour cette raison, le jeune dirigeant a rappelé le soutien apporté par l’AJFER au projet, en particulier au travers d’une motion adoptée par 300 jeunes. Dans un contexte où « un jeune sur deux est au chômage », le tram-train constitue « une chance exceptionnelle pour la jeunesse ».

«  La rue devra parler  »

Jean-Hugues Ratenon a rappelé à quel point la réalisation du tram-train s’inscrivait dans la bataille contre la pauvreté : comme les jeunes, les plus pauvres sont condamnés au chômage par l’impossibilité d’accéder aux transports. « Le tram-train est essentiel pour La Réunion », a-t-il martelé, ajoutant que la « dignité des Réunionnais » était au centre de ce combat fondamental. Rappelant sa fonction de conseiller municipal à Bras-panon, le fondateur d’Agir Pou nou tout a annoncé avoir demandé la tenue d’un Conseil municipal extraordinaire, rappelant que le maire de Bras-Panon (UMP) avait en son temps apporté son soutien au tram-train.

« Il est tant que les élus se déterminent clairement sur ce sujet. Il est tant que les élus prennent véritablement leur responsabilité devant les Réunionnais. Nous ne pouvons plus supporter ces manières de faire, où une nouvelle majorité s’arroge le droit d’effacer les projets d’intérêt général. Le tram-train est au-dessus des clivages politiques. Le tram-train est pour tous les Réunionnais. Il se fera. Si les politiques n’assument pas leurs devoirs, la rue devra parler ».

Résister à « l’arbitraire »

Gérald Orlando a lui aussi condamné les décisions « arbitraires » qui ruinent l’économie et condamnent les entrepreneurs. « Nous n’avons pas de parti-pris politique », a-t-il précisé. « Nous constatons simplement un gaspillage phénoménal de l’argent public, qui plonge les entreprises comme les nôtres dans l’abîme. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : nous ne sommes plus au bord de l’abîme, nous sommes déjà en train de sombrer ».

Le charismatique représentant des PME du BTP a souhaité qu’une « loi soit déposée, afin de rendre illégales ce type d’abandon de chantiers ». Extrapolant sur l’un des enjeux brûlants de l’actualité de son secteur, Gérald Orlando a rappelé la nécessité de « garantir la possibilité pour les entreprises de La Réunion de travailler. Nos entreprises ont un savoir-faire d’exception : nous faisons de la belle ouvrage ». Hermann Élise a pour sa part insisté sur les conditions dramatiques imposées à la profession par ces pannes de chantiers organisées : « dans mon entreprise, nous sommes passés en moins d’une année de 24 salariés à quatre employés seulement. Les engins inactifs font l’objet d’actes de vandalisme. Toute la profession se meurt ». a-t-il conclu.

Témoignages, 29 avril 2010 

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